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Concept de la laïcité

18 mars 1871 : la Commune de Paris

3 avril : séparation de l’Église et de l’État

     La Commune décrète la séparation de l’Église (catholique) et de l’État, la suppression du budget des cultes et la sécularisation des biens des congrégations religieuses. Notamment parce qu’elle considérait que le budget des cultes était « contraire à la liberté de conscience » et parce que « le clergé a été en fait complice des crimes de la monarchie contre la liberté ».

 Loi 1905 : séparation des Églises et de l'État

«  Or, il n’y a pas égalité des droits si l’attachement de tel ou tel citoyen à telle ou telle croyance, à telle ou telle religion, est pour lui une cause de privilège ou une cause de disgrâce.  »  JAURES, discours de Castres, juillet 1904.

    Le rappel à la loi de 1905 est motivé par sa remise en cause permanente, que nous subissons  depuis une vingtaine d'années. C'est à une offensive contre la raison que nous assistons, d'autant plus que cette loi était le résultat d'un compromis social. C'est la victoire de l'obscurantisme contre les LumièresCe qui ne veut pas dire que la laïcité comme régime politique  commence  avec la loi de 1905

     Bien que la laïcité ne se réduit pas à la loi de 1905,  il faut tout de même rappeler ce qu'elle est.

     La loi du 9 décembre 1905 concerne la séparation des Églises et de l'État :  La République ne reconnaît aucun culte.

Article 1 : La République assure la liberté de conscience. Elle garantit le libre exercice des cultes.

Article 2 : La République ne reconnaît, ne salarie, ni ne subventionne aucun culte.

Article 19 : Elles [les associations cultuelles ] ne pourront, sous quelque forme que ce soit, recevoir des subventions de l’État, des départements et des communes

Depuis la Révolution de 1789, nous ne sommes plus des sujets, mais des citoyens. En tant qu'individu à égalité de droits, le citoyen est à la base de la République. C'est cette  égalité qu'a renforcé la loi de séparation des Eglises et de l’État votée en 1905.

     Cette loi est l'application d'un principe politique s'appliquant à une République une et indivisible. Depuis, notre République est dite laïque. C'est au nom de la liberté, de l'égalité et de la fraternité que la laïcité assure la liberté de conscience et donc de culte, ainsi que leur libre exercice. L'article 1 de la loi de 1905 est conforme, en cela, à l'article 10 de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789 : « nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l'ordre public établi par la Loi ». 

     L'article 2 dispose que la République ne peut reconnaître aucun culte. Cela ne signifie pas une neutralité de l'État envers les religions, mais simplement qu'il les apprécie à l'égalité de n'importe quel mouvement de pensée ou de croyance. Implicitement, l'article 2 fait référence à la situation antérieure à 1905, lorsque les "cultes reconnus" étaient organisés par chacun en tant que « service public du culte ». Toutefois,. Comme la République ne reconnaît pas les cultes, ces derniers ne peuvent plus bénéficier de l'argent public.

     Cette laïcité-là ne supporte aucun adjectif. Ceux qui la désirent une, ouverte, ou plurielle ne veulent, en fait, que l'accommoder à la particularité du choix de société qu'impose leur croyance. L'individu-citoyen étant à la base de notre République, celle-ci est incompatible avec le communautarisme, rassemblement de ceux qui se ressemblent par la religion (mot importé des USA).

     Sur le problème du financement, l'article 19 dispose que les associations cultuelles, forme jurifique de tous les groupes religieux, ne peuvent, sous quelque forme que ce soit, recevoir des subventions de l’État, des départements et des communes

       Pour contourner la loi de séparation, les génuflecteurs ont trouvé la parade : créer une association loi 1901, comme un club de boulistes ou une société philosophique. 

-   Ainsi, la municipalité de Rennes (35) a financé la construction de deux mosquées, d’une synagogue et d’un centre bouddhiste sur fonds publics, au prétexte de leur inclusion dans des « centres culturels ». Le système en question est fort simple : il faut ajouter à l'intérieur de la construction une partie ayant une fonction autre que cultuelle. 

-    C'est l'argument inverse invoqué pour le financement d'une mosquée dans la construction d'un centre interculturel à Woippy (57).

-   A Evry (91), en plus du lieu de culte lui-même, il existe un musée d'art religieux dans la cathédrale. Dans ces conditions, une partie du bâtiment n'est pas cultuelle, mais culturelle. Les subventions sont arrivées de partout : ministère de la Culture, région, département, commune ont versé l'argent public pour cette magnifique cathédrale. 

-    Une Associations Musulmane Culturelle cache presque toujours une mosquée ou un lieu de prières, tout en devenant un lieu communautaire. C'est la cas à Bourg-en-Bresse (01), où le Centre Culturel Islamique est l'association gérant officiellement "la Mosquée de la Croix Blanche", tout en étant partenaire de l'association CESAME (centre social A.-Mercier) dans le même quartier.

-         etc... Car la liste est longue.

     Basée sur la démocratie et les droits de l'Homme, notre république sociale est un principe non négociable. Aussi, la culture ne peut-être un espace de non-respect de ces droits.

NB : Dans ce rappel, il ne faut lire aucune condamnation de la religion, et encore moins une offense aux "croyants". J'ai toujours affirmé que la foi religieuse, dès lors qu'elle s'incarnait socialement, méritait le plus grand respect.

 La justice distingue les attaques contre la religion, en tant que doctrine, des offenses faites aux croyants, en tant que personnes. Aussi, la laïcité protège les croyants, mais pas les religions. Ainsi, l'insulte à la religion ne peut pas être une atteinte à la liberté de conscience qui, comme la liberté d'expression sont deux principes constitutionnels fondamentaux.

Daniel Adam-Salamon, in Herodote.net 


                                    Ressources pour l'enseignement moral et civique Ici


Sarko l'américain

" Je suis pour l'interdiction du voile pour les fonctionnaires au guichet des administrations, dans les établissements scolaires, à l'université, au collège, au lycée... Nous ne pouvons nous permettre, avec les difficultés que rencontre l'intégration, la moindre entorse à la laïcité, au refus du prosélytisme et à l'égalité de l'homme et de la femme ".

Dans "Le Figaro", le 6 mai 2015

Réponse de la bergère au berger, Marylise Lebranchu : " Je lis avec étonnement et consternation (...) votre réponse à une question sur le port du voile. N'avez-vous pas été chef de l'Etat ? Ne savez-vous pas que cette règle de neutralité est inscrite depuis 1945 dans le statut général de la fonction publique ? Ignorez-vous que le principe de laïcité, qui s'applique avec fermeté dans la fonction publique, est tel qu'aucun agent d'une administration publique ou gestionnaire d'un service public ne peut manifester ses convictions religieuses par des signes ou un comportement prosélyte ? Et que tout manquement à ces règles fait l'objet de sanctions ? "

In "Le Canard Enchaîné" du 20 mai 2015.