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Concedo nulli

Daniel Adam-Salamon

  

   Dans un monde congestionné par les images, les informations et les injonctions de tous ordres, il est difficile de penser par soi-même, et encore moins de développer une pensée critique et dialogique.

   La réalité est contradictoire : pas une lumière sans ombre, nul savoir sans ignorance, nulle certitude sans doute, nul bonheur sans souffrance.

   La nature est inséparable de celle ou celui qui la perçoit. Il n'existe pas plus d'objet que de sujet absolu. L'objet n'a de sens que regardé par un sujet. Autant de sujets, autant de regards, autant d'objets.

   Il serait ainsi idiot de prétendre que la matière a crée le mouvement ou vice-versa, puisque matière et mouvement sont inséparables. Comme il serait faux de prétendre que la conscience détermine l'existence. Mais, si l'existence est matière et la conscience mouvement, il serait tout aussi faux de prétendre que l'existence détermine la conscience. Existence et conscience sont inséparables, car ces deux dimensions expriment simultanément la même puissance d’être. C'est la liberté-nécessité de Spinoza.

   Un libre-penseur fonde sa «règle de vie» sur la raison et l'expérience. Cette sagesse «limitée» est une qualité morale (vertu), se caractérisant par le souci de penser par soi-même et d’être critique par rapport au monde qui nous entoure, tant notre nature humaine, à l'image "la" société, est contradictoire et binaire : amour et haine, compassion et insensibilité, paix et violence, etc... Autodidacte, confrontant sa pensée du complexe à celle d' autrui, il construit son authenticité. Se « découvrant » , il met en doute son quotidien, ses certitudes, son identité. Sa raison se nourrit donc de conviction personnelle et de responsabilité sociale. Cette liberté de penser, c'est-à-dire de savoir et de réfléchir, doit être soumise à la double exigence de laïcité et de l'enseignement et garantie au même titre que le devoir d''informer et de s'informer.

    Radical dans sa volonté de libérer la pensée des carcans de la religion et de la morale, les sujétions religieuses lui sont étrangères. Il n'en dénie pas moins, comme Bakounine, le droit de tous à croire librement. Il applique à la lecture des textes religieux la critique historique et philologique, pour en dénoncer les divergences et les contradictions chronologiques. Les différentes religions n'ont cessé de recycler, dans leurs textes fondateurs et leurs légendes orales, les mêmes récits où interviennent les mêmes héros, sous différentes identités. Dans la religion, chaque moment de la vie, chaque idée et chaque geste du croyant ne trouvent leur sens qu'en dehors d'eux mêmes. La croyance en un dieu conduit à une moralitéfixée par des règles de devoirs, bien qu'elle puisse être productrice de respect mutuel et de solidarité. J'ai, par exemple, des amis pour lesquels la foi religieuse n'est pas désincarnée : la dimension spirituelle de leurs religions est inséparable de la dimension sociale de "notre monde commun" !

   Comme la production de soi-même est la seule oeuvre qui vaille, la pensée libre est de tous les temps et ne peut être circonscrite géographiquement. Toutefois, l'histoire de notre rationalité occidentale débute avec la révolution que connut la cité d'Athènes, dans la Grèce antique, du VI au IVe avant Zéro. Pour comprendre notre présent, le libre-penseur se réapproprie ce passé, dans une démarche qui est autant historique que philosophique et politique. Et de ce passé, il en prend ses distances, car la notion d'individu, comme nous l'entendons aujourd'hui, n'est apparue qu'avec Montaigne. Ce qui invite à désacraliser nos précurseurs, les replacer dans leur temps historique, ne prendre leurs théories que pour ce qu'elles sont, c'est-à-dire des valeurs relatives.

   Son engagement militant repose sur l’affirmation qu’un homme en vaut un autre et que, dans cette promesse égalitaire, seule la tolérance préserve l’unité humaine dans la diversité de son expression. Car, si l’homme est la mesure de toute chose, alors toutes les choses doivent être mesurées à l’Homme, en commençant par les institutions politiques ! Comme un libre-penseur agit selon sa conscience (éthique de la conviction), tout en tenant compte des conséquences de ses actes (éthique de la responsabilité), ne lui demandez pas de choisir, par le vote, entre deux maux le moins pire.  

Sans concession, il exprime sa philosophie pratique : entraide, autonomie, autogestion, insubordination, consensus, etc.
                                                                                        Daniel Adam-Salamon

Est la race ?

Léandre Adam-Cuvillier

La race est un rang taxinomique inférieur à l'espèce.

L'espèce humaine ne comporte qu'une seule race avec une conformité génétique au delà de 99,7%. Avec les conquêtes, les femmes ont toujours été des butins de guerres, c'est pour cela que nous avons tous un résiduel cromagnonesque dans notre séquençage ADN. Avec la mondialisation, les métissages, les voyages, la race humaine conforte son unicité.

Les distinctions entre tous les humains, sont de nature esthétique, superficielle, culturelle et géographique. Il reste cependant une différence notable attribuable aux 8 groupes sanguins: O, A, B, AB (positif et négatif). Ainsi donc, un homme et une femme de couleur différente mais de même groupe sanguin sont plus proches (compatibles) que deux hommes de même couleur mais de groupe sanguin différent.

Donc, il n'y a qu'une race humaine ! Les racistes le sont donc contre toute l'humanité.

 Quelle direction prendre ?

Daniel Adam-Salamon
     Puisqu'il n'existe qu'une réalité, il n'existe aussi qu'une vérité, celle de la réalité.
La difficulté naît du fait qu'il existe plusieurs perceptions de la réalité, mais cette variété des perceptions ne change en rien le fait qu'il n'existe qu'une réalité, et donc qu'une seule vérité.

Une pensée libre 
ne produit que de la liberté

" La libération de la superstition s'appelle les Lumières." (1)

" Un public ne peut accéder que lentement aux Lumières. Par une révolution on peut bien obtenir la chute d'un despotisme personnel ou la fin d'une opppression reposant sur la soif d'argent ou de domination, mais jamais une vraie réforme du mode de penser ; mais, au contraire, de nouveaux préjugés serviront, au même titre que les anciens, en tenir en lisière ce grand nombre dépourvu de pensée." (2)
« L’Aufklärung (Les Lumières), c’est la sortie de l’homme hors de l’état de tutelle dont il est lui-même responsable. L’état de tutelle est l’incapacité de se servir de son entendement sans la conduite d’un autre. On est soi-même responsable de cet état de tutelle quand la cause tient non pas à une insuffisance de l’entendement mais à une insuffisance de la résolution et du courage de s’en servir sans la conduite d’un autre. Sapere aude ! Aie le courage de te servir de ton propre entendement ! Voilà la devise de l’Aufklärung.. » (2)

Emmanuel KANT
      1 - Critique de la faculté de juger, 1790
      2 - Qu'est-ce que les Lumières ?, 1784

Le Philosophe 
et le Chat-huant

Persécuté, proscrit, chassé de son asile,
Pour avoir appelé les choses par leur nom,
Un pauvre philosophe errait de ville en ville,
Emportant avec lui tous ses biens, sa raison.
Un jour qu’il méditait sur le fruit de ses veilles,
(C’était dans un grand bois,) il voit un chat-huant
Entouré de geais, de corneilles,
Qui le harcelaient en criant:
" C’est un coquin! c’est un impie,
Un ennemi de la patrie!
Il faut le plumer vif : oui, oui, plumons, plumons !
Ensuite nous le jugerons."
Et tous fondaient sur lui: la malheureuse bête,
Tournant et retournant sa bonne et grosse tête,
Leur disait, mais en vain, d’excellentes raisons.
Touché de son malheur, car la philosophie
Nous rend plus doux et plus humains,
Notre sage fait fuir la cohorte ennemie,
Puis dit au chat-huant: " Pourquoi ces assassins
En voulaient-ils à votre vie ?
Que leur avez-vous fait ? " L’oiseau lui répondit :
3 Rien du tout. Mon seul crime est d’y voir clair la nuit. "

Jean-Pierre Claris de Florian (1755-1794) Fables (1792)
Petit-neveu de Voltaire